CHATEAU-CHINON
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A l'écart des grandes routes, le massif du Morvan reçoit un nombre croissant de visiteurs attirés par ses vastes forêts, ses escarpements rocheux, ses eaux vives,  ses étangs, ses lacs de barrage qui attirent environ 60 000 pêcheurs chaque année, ses vallées encaissées et ses sites pittoresques.
Au loin, le massif se distingue par la masse sombre de ses forêts : selon l'éthymologie celtique, Morvan signifie "Montagne Noire".

Vue ouest de Château-Chinon depuis la "Détorbe"

Le Morvan géologique :

La formation du pays :
Le Morvan, surtout formé de roches granitiques, était à l'époque primaire un massif très élévé que l'action des pluies, du gel et des eaux courantes, a érodé. Ainsi aplani, le massif fut complètement immergé à l'époque secondaire.

Au tertiaire, le Morvan fut basculé vers le nord, par la suite du mouvement de surrection du plissement alpin. Ce mouvement violent provoqua de multiples fractures du sol (failles) et raviva l'action des eaux courantes qui reprirent alors le creusement de leurs vallées en gorges.
Le Morvan présente ainsi des formes lourdes et massives, des croupes arrondies, mais aussi des versants abruptes, des escarpements de failles et des vallées encaissées.

Les deux Morvans :
Le Morvan forme un quadrilatère de 70km sur l'axe nord/sud et de 50km sur laxe est/ouest, s'étendant d'Avallon à Saint-Léger-sous-Beuvray, et de Corbigny à Saulieu.
Au nord, le Morvan ressemble à un vaste plateau à peine bosselé qui s'élève lentement lorque l'on avance vers le sud. Ces ondulations, qui s'étagent et viennent rejoindre en pente douce le Bassin Parisien, forment le Bas-Morvan. L'altitude n'y dépasse pas 600m.
C'est dans la partie inférieure, au sud de Montsauche, que se dressent les plus hauts sommets. C'est le Haut-Morvan, dont les sommets cessent brusquement au-dessus de la dépression de l'Autunois et parviennent ainsi, en dépit de leur faible altitude, à communiquer à la région un caractère montagneux.

Les points culminants :
L'Echenault 556m
Montsauche 650m
Le Mont Lhéry 570m
Fachin 675m
Lavault-de-Frétoy 600m
Les Rousselots 689m
Le Calvaire 609m
Glux-en-Glenne 700m
Planchez 620m
Mont-Beuvray 822m
Gien-sur-Cure 650m
Mont-Préneley 855m
Arleuf 650m
Haut-Folin 901m

Paysage du Morvan

Le Morvan géographique :

Le pays de l'eau et de la forêt :
En raison de sa position et de son altitude, le massif du Morvan connaît des pluies fréquentes et abondantes. Il reçoit en moyenne 1000 mm d'eau par an sur ses bordures et plus de 1800 mm sur les sommets les plus élevés (le Haut-Folin dans le massif du Bois du Roi) ; il pleut ou il neige près de 180 jours par an sur les sommets. Les longues pluies et la fonte des neiges transforment en torrent le moindre ruisseau. la roche imperméable, recouverte d'arène granitique, fait du Morvan une éponge gorgée d'eau: l'Yonne, la Cure, le Cousin et leurs affluents roulent alors leurs eaux tumultueuses.

Toutes ces rivières, jadis exploitées pour le flottage des bois, sont maintenant utilisées pour la création d'énergie électrique. Plusieurs barrages et retenues (Pannecière, les Settons, Crescent, Chaumeçon) permettent de régulariser les cours d'eau au moment des crues et de soutenir leurdébit en période d'étiage. Le lac de St-Agnan constitue quant à lui une réserve d'eau potable.

La forêt qui couvre au moins le tiers et souvent la moitié de la superficie des communes morvandelles est l'élément caractéristique du massif. Progressivement, les forêts de hêtres ou de chênes sont repeuplées en résineux. Le flottage "à bûches perdues" vers Paris a disparu et actuellement, le bois est transporté par camion aux usines voisines (menuiserie et carbonisation du bois).

La vie dans le Morvan :

Pendant très longtemps, le Morvan, pays rude et maigre, a été en butte aux quolibets de ses voisins. C'est en Bourgogne qu'est né le dicton "Il ne vient du Morvan ni bonnes gens, ni bon vent", jugement injuste mais qui traduit bien le sentiment de supériorité du riche Bourguignon vis-à-vis des Morvandiaux dont le pays ne possède ni vignobles, ni champs fertiles. Ne pouvant tirer qu'un mince profit du sol de leur pays natal, les hommes n'hésitaient pas à descendre dans les plaines voisines du Bazois ou de l'Auxois, riches contrées d'élevage et de culture, tandis que les femmes pratiquaient le métier de nourrice.

Les nourrices morvandelles :
Au XIXème siècle surtout, "l'élevage" humain est la grande particuliarité du Morvan. A la ville, il n'est pas bon ton que les jeunes mères allaitent leurs enfants et les Morvandelles sont d'excellents nourrices. Tantôt elles vont à Paris "se mettre en nourriture", tantôt elles accueillent chez elles les bébés qu'on leur confie. A cette époque, nombreux sont les enfants parisiens qui pasent dans le Morvan leurs premiers mois.

Les ressource sactuelles :
De nos jours, le Morvan est encore loin de constituer une région riche et prospère. Néanmoins, le défrichement des landes et l'assèchement des marais ont permis d'y amménager des pâturages. La terre a été fertilisée et amendée grâce au chaulage.
Le Morvan est devenu une région touristique. Le faible éloignement de Paris (200 à 300 km) permet au Parisiens de venir en week-end dans le Morvan et d'y trouver l'air pur et le calme, l'impression de la montagne.
Dans la partie la plus élevée du massif, au sud-est de Château-Chinon, on a même aménagé un champ de ski au Haut-Folin (Bois du Roi).


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